La Grange

Rhododéambulation, Myrtitinérance, Pintrospection

Ludmilla Reuse – Résidence 2022-2023

 

L’autrice et metteure en scène Ludmilla Reuse est accueillie par La Grange en résidence hors les murs au Jardin Alpin Flore-Alpe de Champex-Lac dans le cadre du programme de recherche participative Val d’Hérens, 1950/2050 – Vies, images et pratiques d’un territoire en mutation, consacré aux enjeux et aux impacts du changement climatique sur la vie en montagne.

Depuis juin 2022 et jusqu’à l’été 2023, Ludmilla Reuse travaille en collaboration avec Christophe Randin, biogéographe et directeur du Jardin Alpin, qui mène depuis plusieurs années une recherche autour des effets du réchauffement climatique sur la croissance et la distribution géographique de la végétation.

Le 29 novembre 2022, tous deux ont présenté leur collaboration en cours ainsi qu’une étape de travail sur le plateau de La Grange, dans le cadre de l’événement « La montagne parle ! ». La résidence se conclura avec la présentation d’une performance interdisciplinaire intitulée Rhododéambulation | Myrtitinérance | Pintrospection  au Jardin Alpin, ainsi qu’à La Grange les 13 et 14 mai 2023 puis les 09 et 10 septembre 2023 au
Jardin botanique alpin Flore-Alpe à Champex-Lac (réservation) et les 03 et 05 octobre 2023 au Festival Fais comme chez toi / Le SPOT– Sion (entrée libre)

Interview croisée entre Ludmilla Reuse et Christophe Randin
Iels nous invitent à traverser les moments forts de leur collaboration, les anecdotes et les coulisses de cette création.

© Ludmilla Reuse

Démarche de Ludmilla Reuse

Ma recherche artistique lors de cette résidence émergera des recherches scientifiques du projet GLORIA, réseau d’observation et de modélisation de la flore alpine sur dix sommets emblématiques à travers le monde. Comme une course au ralenti, invisible à l’œil nu, des centaines de plantes nous fuient – nous, êtres humains. Quand on est un Rhododendron on ne se déracine pas simplement car l’herbe est plus verte chez le voisin. Qu’est-ce qui les pousse à s’en aller ? Est-ce une fuite ou un exil ?

Je travaillerai sur le mouvement des plantes et le vide humain qu’elles laissent derrière elles. Nous disparaissons, comme découpés aux ciseaux dans le paysage. Des vides humanoïdes perdurent sous forme de « trous », souvenirs fantômes d’une vie antérieure. Lorsqu’une espèce s’en va, une autre émerge avec d’infinies possibilités de remplacement. Dans ma recherche, ce vide sera représenté par l’écran vert. La mise en scène de mon corps – écran vert dans l’espace naturel – s’inscrit dans une recherche que je souhaiterais esthétique et philosophique. Apprendre à n’être rien, à respirer au rythme des pins, et éventuellement permettre au public, le temps d’une heure, d’expérimenter cette Rhododéambulation.

© Ludmilla Reuse

© Ludmilla Reuse