Présentation de la demi-saison

© Pauline Mayor & Loic Volkart

La deuxième partie de saison s’ouvre avec un diptyque de figures féminines singulières. Le corps de Claudine, du metteur en scène et Prix suisse des arts de la scène Fabrice Gorgerat, dresse le portrait de la mère de l’artiste, atteinte de la maladie de Parkinson. Claudine, née dans les années 1950, vit aujourd’hui équipée de technologies de pointe. Un jour après l’autre, cette cyborg de la classe moyenne  cherche son équilibre, à l’interface entre circuits électriques et fleurs du jardin. Dans Jalousie des tempêtes, la chorégraphe Emma Saba convoque les fantômes des personnages féminins du répertoire lyrique classique et fait résonner, avec déloyauté et révolte, leurs chants sacrifiés.

La suite de la saison fait la part belle aux nouvelles créations. Avec tabou, Jean-Daniel Piguet propose une plongée dans les zones d’ombre d’une histoire familiale, entre enquête psychologique et conte magique. Plus tard, Nicole Seiler présente Encyclopédie, une nouvelle création tout public dès 10 ans, qui tente par une série de gestes et autant de descriptions par les mots, de rappeler une évidence : le sens de chaque mouvement du corps dépend autant de cellui qui l’émet que de cellui qui le voit. Il y a donc autant de pas de danse que d’yeux qui les regardent et qui laissent libre cours à leur imagination.

Enfin, nous aurons le plaisir d’accueillir la dernière création de l’artiste Louis Schild, Toxicorama, qui, dans le cadre d’un programme de dialogue sciences-société, met en scène les récits des habitantexs du Vallon sur l’usine d’incinération qui a pollué durablement les sols de leur quartier, au cœur de Lausanne. Une expérience sensible et politique à la croisée du théâtre documentaire, de l’installation sonore et de la performance.

Deux festivals ponctuent par ailleurs le printemps. Fin mars, Chimères, le temps fort dédié aux collaborations arts/sciences, revient pour une 2e édition. Au cœur de l’évènement : quatre récits de collaborations entre artistes et chercheurexs, moments privilégiés où les équipes interdisciplinaires racontent leur expérience, mélangeant anecdotes de terrain et réflexions théoriques et méthodologiques. Chaque soirée se clôt avec le spectacle Une utopie un peu merdique, pour lequel l’artiste Elise Perrin a engagé un dialogue avec la chercheuse Sarah Koller du Centre de compétences en durabilité de l’Unil. Puis début mai, la 19e édition du Festival Fécule met à l’honneur la fibre artistique du campus avec deux semaines d’événements par et pour les étudiantexs.

D’autre part, La Grange accueille cette saison deux restitutions de recherche-création proposées par des scientifiques de l’Unil. Avec Women Martyrs in Action, la chercheuse Susanna Scavello présente en mars une journée dédiée à Sainte Barbe et Sainte Agnès, figures martyres du Moyen Âge. Enfin, la saison se clôt avec EcrIA, un projet qui rassemble chercheur·es et autrices pour explorer les enjeux des pratiques d’écriture (poésie, théâtre, littérature) face à l’intelligence artificielle.

Bienvenue !

Bénédicte Brunet et l’équipe de La Grange