Présentation de la demi-saison

© Nausicaa Planche / UNIL

Hypothèses créatrices

La saison 24/25 s’ouvre sur un mirage ou sur un rêve, une hypothèse plus vaste que les limites physiques du monde actuel, entrée il y a peu dans le champ de la recherche fondamentale : l’existence d’un multivers composé de plusieurs univers parallèles, dont le nôtre ferait partie. Une hypothèse si immense, si totale, si éloignée dans le temps et dans l’espace que chacunex semble encore pouvoir l’imaginer à sa guise.

C’est à partir de là que les Compagnies du Multivers (Julie Bugnard, Christian Cordonier, Isumi Grichting et Isabela de Moraes) ont déployé au fil de leurs œuvres une cosmogonie visuelle et sonore inédite, située quelque part entre la constellation du Grand Chien, la Guerre froide, le Midwest et le règne amphibien. Avec leur Mixtape du Multivers, nous faisons l’expérience d’un événement porté par des artistes et des chercheurexs en dialogue depuis plusieurs mois autour d’une question commune.

Cet événement ouvre un nouveau chapitre à La Grange. Désormais les créations qui rythment la saison bénéficient d’un temps de recherche taillé sur mesure avec des scientifiques de l’UNIL. Après le multivers, c’est la question du corps cyborg qui les réunit autour du spectacle Le corps de Claudine de Fabrice Gorgerat. De la même façon, Toute intention de nuire d’Adrien Barazzone s’inscrit dans la longue histoire des liens entre théâtre et justice, et donne lieu à une carte blanche au Laboratoire Droit et Littérature. Avec Cœur Colère, Olivia Csiky Trnka ouvre un dialogue interdisciplinaire entre plusieurs sites (UNIL, Hexagone-Meylan, Scène de recherche – ENS Paris-Saclay, centrale de Gösgen et EPFL) pour tisser des liens entre énergie nucléaire et colère féminine.

Enfin, nous accueillons HIKU d’Anne-Sophie Turion et Éric Minh Cuong Castaing, qui propose une rencontre inédite entre robots, publics et jeunes japonaisexs engagéexs.

Ces recherches transdisciplinaires devraient permettre d’ouvrir grand les vannes de l’expérimentation et favoriser les circulations. Avec le pari que se réunir autour d’hypothèses partagées nourrisse autant les pratiques disciplinaires que les attentes des publics. Et si les savoir-faire se complètent et les imaginaires se diffractent, l’hypothèse qu’artistes et chercheurexs ont un multivers à nous raconter sera bel et bien vérifiée.

Bénédicte Brunet et l’équipe de La Grange